(DOC) LA BANDE DESSINÉE ET SON DOUBLE

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Description
Extrait

Extrait de l'introduction

LA BANDE DESSINÉE COMME SECONDE LANGUE

Mais je ne crains pas d'être incomplet, puisque le dessin m'a également appris très tôt qu'on n'achève jamais ce qu'on fait.

(Emmanuel Guibert, Le Dessin, petit)

Il s'agit d'un trait commun à la majorité des auteurs de Bande Dessinée, auquel je n'échappe pas et sur lequel je ne puis faire l'impasse : très souvent, cette pratique particulière remonte à l'enfance. En ce qui me concerne, faire des bandes dessinées est aussi ancien que dessiner (d'une part) ou écrire (d'autre part) : il est même probable que j'aie fait des bandes dessinées avant de savoir correctement lire et écrire. Ce constat, et la nécessité de ne pas laisser de côté le rapport à l'enfance dans un tel travail de recherche, amène d'emblée deux complications. La première (outre que l'évocation d'une pratique remontant à l'enfance au sein d'un travail universitaire ne va pas de soi), c'est que le praticien qui s'exprime ici ne peut identifier formellement, ni analyser complètement, sa pratique selon un commencement donné ou une prise de décision aux motivations clairement formulées. Cette pratique, remontant à un passé immémorial, ne peut que conserver à tout jamais une part de mystère, une part obscure aussi insoluble que les rouages de ce langage lui-même. Ce constat est loin de représenter un problème à mes yeux, mais oriente d'ores et déjà le résultat final de tout questionnement au sujet d'une telle pratique (et peut-être de notre objet tout entier) vers un horizon qui gardera toujours sa Part d'Ombre.

La seconde complication réside dans le fait que la convocation de l'enfance risque de ramener vers notre sujet l'enfantin et 'infantile, longtemps notions consubstantielles et dévalorisantes du médium Bande Dessinée : il s'agit bien entendu de deux choses radicalement différentes, voire, paradoxalement, résolument opposées 121. Comme l'Écriture, la Bande Dessinée peut naître dans l'enfance (c'est un cas fréquent), évoluer au cours de l'adolescence, et prendre une forme adulte à la fleur de l'âge. Du moins en est-il ainsi depuis quelques décennies que la Bande Dessinée s'est quelque peu affranchie des tares qui pesaient sur elle et dont les précédents contextes sociaux et éditoriaux étaient responsables : seules les limites imposées par lesdits contextes ont pu dicter pendant toute une époque (jusqu'aux années 60) que l'exercice de la Bande Dessinée ne pouvait être que réservé à la Jeunesse. Si donc j'évoquerai ici régulièrement l'enfance, tant à travers mon décryptage de ce moyen d'expression qu'à travers ma pratique précoce, ce sera dans un but diamétralement opposé au parti encore vivace de nos jours, de réduire la Bande Dessinée à une lecture (voire une sous-lecture) destinée soit à la jeunesse soit à un pseudo tout-public : bien au contraire, cette Thèse n'entend parler que de la maturité insoupçonnée d'un langage aux potentialités inouïes, et qui, au-delà même du concept abstrait (et insignifiant) de lectorat adulte, développe de plus en plus ses capacités d'expression propres en s'affranchissant de toute idée préconçue de public.
Détails du produit
ASSOCIATION
9782844144256

Fiche technique

Scénariste(s)
Dessinateur(s)
Coloriste(s)
Parution
16/03/11
Dépôt légal
01/2011
Pagination
540
Style de la série
ESSAI
Éditeur